Le 3 avril 1966, cinq équipages soviétiques du 668e régiment d'aviation du groupe des forces soviétiques en Allemagne ont reçu l'ordre de transférer des Yak-28P de Novossibirsk à l'aérodrome de Köthen (RDA). Tous les avions ont atterri inopinément sur un aérodrome intermédiaire à Finov, ne volant pas vers Köthen pendant 15 minutes. Les équipages de Kapustin et Yanov étaient en service dans cette ville.

La veuve de Kapustin a rappelé que Boris Vladislavovitch lui-même avait alors parlé du dysfonctionnement de l'un des avions. Pendant près de trois jours, les techniciens ont tenté de réparer les moteurs. Enfin, le 6 avril, les cinq équipages se sont envolés vers leur destination. Le temps est couvert, le ciel est couvert de nuages. À la 12e minute du vol, à une altitude de 4 000 mètres, les deux moteurs de l'avion de Kapustin et Yanov tombent en panne. Le poste de commandement donne l'ordre de s'éjecter. Mais les pilotes décident de percer les nuages et de se rendre compte de la situation. Après avoir effectué une manœuvre, ils aperçoivent au-dessous d'eux la ville de Berlin, densément peuplée. Immédiatement, il est décidé d'éloigner l'avion de la ville et de le faire atterrir dans une clairière. Mais l'altitude et la vitesse sont perdues, et un barrage et un cimetière apparaissent soudain sur le chemin. Le 6 avril 1966, on célébrait Pâques en Allemagne, et le cimetière était bondé.

Boris Kapustin donne l'ordre au navigateur de s'éjecter et décide de diriger l'avion en chute libre loin de la foule. Cependant, Yanov refuse d'abandonner son camarade.

Un témoin oculaire, Jürgen Schrader, qui travaillait sur le chantier ce jour-là, a décrit les événements comme suit : un avion a soudainement émergé des nuages avec un panache de fumée derrière lui. Il se déplace par à-coups, apparemment les pilotes tentent désespérément de démarrer les moteurs. L'avion est passé au-dessus de deux immeubles d'habitation, heurtant presque avec son fuselage les antennes situées sur le toit. Des témoins oculaires ont noté qu'au prix d'efforts inhumains, l'avion a décollé et contourné un barrage et un cimetière. Il est ensuite tombé dans le lac Stössensee avec une pierre, s'enfonçant dans la vase sur 2 mètres. Un pilote allemand qui observait par hasard la manœuvre a déclaré : "...Il a fait l'impossible...".

Pendant vingt-quatre heures, les Britanniques (l'avion s'est écrasé dans leur secteur de Berlin-Ouest) ont refusé de préciser le lieu du crash. Et lorsque les corps des pilotes et du chasseur ont été remis à la partie soviétique, il s'est avéré que les développements techniques secrets de l'avion avaient été démantelés. En conséquence, l'avion Yak-28P déclassifié n'a pas été mis en production et n'a pas été mis en service comme prévu.

C'est pour cette raison que les pilotes ont été décorés à titre posthume de l'Ordre de la bannière rouge, plutôt que du titre de Héros de l'Union soviétique (d'après la réponse du ministère de la Défense aux pionniers de l'école n° 75 de Rostov-sur-le-Don). Les avions de combat secrets sont tombés entre les mains de l'ennemi potentiel, qui a modernisé son aviation à ses dépens.